Coût des matériels biologiques importés (cas des semences de la pomme de terre au Burkina faso)

Dans la grande majorité des cas, les producteurs burkinabés utilisent des semences importées d’Hollande ou de France. Mi-novembre, ces semences arrivent par conteneur après leur récolte et conditionnement en Europe et leur acheminement par bateau jusqu’aux ports du Ghana et de la Côte-d’Ivoire. Cette dépendance à l’Europe engendre plusieurs problèmes et désavantages :
• Le mode de transport a comme conséquence que le coût de la caisse de semence est souvent exorbitant, s’élevant cette saison à plus de 28 000 FCFA/caisse de 25 kg. À ces prix, les semences correspondent à 60% des dépenses en intrants des producteurs.
• Quant au moment de la livraison fin novembre, il ne permet pas au producteur de profiter de la demande importante de la pomme de terre sur les marchés urbains durant le temps des fêtes de fin d’année.
• À Tougzagué, où la disponibilité en eau est précaire, il arrive souvent que les puits tarissent avant la récolte. Cette situation se traduit chez les producteurs par l’utilisation massive d’engrais minéral, intrant coûteux, pour s’assurer des tubercules assez gros si, faute d’eau, ils doivent récolter avant maturité.
• Pour ajouter au problème, l’arrivée simultanée des semences au Yatenga a comme effet pervers que tous récoltent au même moment, ce qui fait chuter les prix. Ainsi, le kilogramme de pomme de terre se vend en moyenne 170 FCFA/kg au mois de février et mars.

Pour un début de solution pour l'importation des semences de pomme de terre et réduire leurs coûts de production, les producteurs burkinabés devront s'adresser à leurs homologues du Niger pour s'approvisionner en semences. Nous pouvons ainsi avec l'appui des observatoires (CMA/AOC) et du CTA, identifier des centres spécialisés avec toute la technologie adéquate dans la production des semences; ces derniers auront pour mission de fournir les producteurs des pays de l'AOC.

Patrice Yapi N'CHO,
Economiste